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    La Vérité

    Le monde est une équation
    L'équation est un monde
    Où chaque opération
    Se révèle féconde

    Alignements chiffrés
    De codes fertiles
    D'où sortent armés
    Les principes mobiles

    D'une réalité
    En constante évolution
    Mais néanmoins figée
    Dans son énumération,
     
    Ainsi tout se meut
    Au sein d'une étendue statique
    Servant de base au jeu
    Des variations cycliques

    Programmées dans leurs fonctions
    Par le calcul systématique
    Engendrant mes actions
    A l'échelle cosmique,

    Elaboration logique
    D'un mouvement total
    Où la part statistique
    Rejoint l'ordre fatal

    Du traitement universel
    De toutes les informations
    Issues pour l'essentiel
    De la même organisation

    Des schémas numériques
    Auxquels sont reliées
    Les règles synthétiques
    D'un espace animé

    Par des flashs hypnotiques :
    Lumières saccadées
    A la cadence électrique
    Dans un ciel étoilé

    Par la volonté unique
    De Celui qui a su créer
    Une oeuvre syncrétique
    A la couleur ignée

    Et aux flammes obliques
    Où se matérialisent
    Les valeurs dogmatiques
    Suscitant l'analyse,

    Par l'usage poétique,
    De mon esprit lucide
    Auquel j'applique la technique
    De ma pensée hybride

    A la parole énergique
    Et au verbe ordonné :
    Quand le mot devient magique,
    J'atteins la Vérité

    Sur la scène d'un théâtre
    Où se bousculent des acteurs
    Dont le but est de combattre
    Le mensonge par la douleur

    Au nom d'une figure
    Paradigmatique
    Où j'apparais à l'allure
    D'un ange erratique...

    Richard MAGGIORE
    Texte paru dans la revue "Vent d'Autan poétique",
    Juin 2003.

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    Les Passagères du Temps

    Et je vais prier
    Sur les tombes de celles
    Qui s'en sont allées
    Telles des hirondelles

    Fuyant des vents
    Humides et froids
    Qui glacent le Temps
    Où les Nombres sont rois,

    Et je vais déposer
    Sur la tombe d'Adèle
    Quelques fleurs coupées
    Couleur d'aquarelle
     
    Exhalant dans l'air
    Des senteurs pastel
    Au coeur des mystères
    Que l'espace recèle

    - Elles nous ont laissés,
    Phares du ciel,
    Elles qui furent si belles,
    Cybèle, Adèle,
    Qui ont ouvert leurs ailes
    S'élançant vers l'Ailleurs
    Où leurs âmes rebelles
    Danseront en choeur...

    Et je vais semer
    Au nom de Cybèle
    Mes oraisons sacrées
    En ce monde infidèle

    En proie à l'ignorance
    Qui trouble les esprits
    De millions d'hommes, en errance
    Prisonniers de leurs vies

    Plongées dans l'illusion
    D'une réalité tronquée
    Synonyme d'exclusion
    Pour des existences traquées

    Par la Garde Infernale
    Qui recouvre l'univers
    De son ombre fatale
    Où se meuvent les Passagères...

    - Elles nous ont quittés
    Etoiles jumelles
    Traversant la Voie Lactée
    Jusqu'à la Terre Eternelle
    Où les attendent, fidèles,
    Leurs compagnes d'exil
    Flammes spirituelles
    D'un feu cosmique et subtil

    Là où cohabitent
    En totale harmonie
    Planètes et satellites
    Dans un océan d'énergie :

    Astres immatériels
    Se mêlant à l'Infini
    Lors d'un élan sacrificiel
    Qui les mène au Paradis,

    Voici les Passagères,
    Les Messagères du Temps
    Qui l'ombre d'un instant
    Changent d'atmosphère

    Pour se fondre, entières,
    Dans le Cosmos illimité
    Qui sert de cimetière
    A ces lumières vénérées...

    - Ce sont les Passagères,
    Les partisanes d'un moment
    Où toutes les frontières
    Se dissolvent dans le Néant
    Laissant la place
    A un décor étincelant
    Que sillonnent, fugaces,
    Les étoiles du firmament :

    Ce sont les Passagères,
    Les Passagères du Temps !

    Richard MAGGIORE
    Texte paru dans la revue "Vent d'Autan poétique",
    Mars 2003.

     


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  • Âme soeur

    Âme soeur 

    Mon esprit se confond
    Avec le sien
    Je l'appelle, elle répond
    Au nom du lien

    Qui nous unit
    Sur le même plan
    Dans cette vie
    Après, avant
     
    De mourir, de naître
    En ce monde obscur
    Où seul paraître
    Sert de mesure,

    Etoile jumelle
    De mon existence
    D'entité rebelle
    Aux idées intenses,

    Mon âme soeur
    Toujours m'accompagne
    Vers les hauteurs
    D'une montagne

    Où l'air ambiant
    Apaise et soigne
    Ainsi tu comprends
    Pourquoi je m'éloigne

    De ces terres hantées
    Par l'ignorance
    Où ma volonté
    Est ma délivrance

    Qui me mène à elle
    Fleur de mes pensées
    Coeur fidèle :
    Mon astre, ma moitié.
     
    Richard MAGGIORE
    Extrait de mon recueil "Mémoires d'ombres et de lumières",
    Copyright 2001.

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  • Dans le cadre des Fêtes de printemps organisées à Montech (82), par l'Association d'arts plastiques Garonne et canal (AAPGC), il m’a été demandé d’écrire un texte évoquant le thème de l'année 2012 : la ruralité.

     J’ai donc avec plaisir, inspiré par la muse champêtre, composé le poème que l’on peut lire ci-dessous ; texte qui fut visible lors du Salon des arts organisé par l’AAPGC en avril 2012, en lien avec ce thème.

     

    LE CHAMP DES MOTS

     

    Dans mon champ de mots

    Je cultive les rimes

    J’emplis mes tableaux

    De sons et de rythmes

     

    Je disperse mes vers

    Partant à la conquête

    Des mystères de l’univers

    Qui inspirent les poètes

     

    Qui tels des paysans

    Cultivent la parole

    De l’automne au printemps,

    Jouant de paraboles :

     

    Nous sommes des planteurs

    Qui parsemons la terre

    De graines devenant fleurs

    De mots emplissant l’air ;

     

    Le monde rural est essentiel

    Hier comme aujourd’hui

    Il est un socle intemporel

    Tel l’oral et comme l’écrit

     

    Qui font vivre une société

    Où chacun a sa place ;

    Travailler la terre ou rimer :

    Que voilà de grands espaces !

     

    Richard MAGGIORE

    Texte paru dans la revue "Vent d'Autan poétique",

    Septembre 2012. 


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  • Spectacle de danse "Les chemins de l'existence", au Hall de Paris - Moissac (82).

    Dans le cadre d'un spectacle de danse qui a eu lieu en décembre 2008 dans la ville où je réside, il m'a été demandé d'écrire un texte afin d'illustrer ses différents tableaux.
    Ce spectacle évoquait l'existence et les multiples étapes qui la jalonnent, en six thèmes principaux ; j'ai donc écrit le texte qui suit, qui fut lu durant son déroulement.
    Il m'a paru être une bonne idée de vous faire partager mes quelques vers, que j'ai rassemblés sous le titre générique « Les chemins de l'existence ».
     
    La vie

    La vie s'éveille en moi
    Le sang coule dans mes veines
    Mon coeur, si fort, bat
    Prêt à ressentir bonheurs et peines

    L'air se diffuse en moi
    Et tout mon corps s'anime
    A l'affût des premiers émois
    Qui, de la vie, sont le rythme


    Le regard

    Mes yeux s'ouvrent au monde
    Son énergie m'envahit
    Toutes ses couleurs m'inondent
    De mille émotions, mon esprit se remplit

    Mon regard se nourrit des paysages
    Qui défilent devant moi
    Comme autant de visages
    Accrochés au bout de mes doigts


    La rencontre

    Lorsque je te croise
    Mon regard ne te quitte plus
    Je plonge dans tes yeux turquoise
    Et à tes lèvres, reste suspendu

    Quand nos deux corps se frôlent
    Je ressens une joie immense
    Les battements de mon coeur s'affolent
    Dès que tu es en ma présence


    La douleur

    J'ai le mal de vivre
    Je souffre d'aimer
    Je suis soûle, je suis ivre
    Mes larmes ne cessent de couler

    Ma douleur est immense
    Quand tu n'es pas là
    Si pesante est ton absence
    Je suis perdue, loin de tes bras


    La foi

    Sur les chemins de la vie
    Je tracerai ma voie
    Je guiderai mon esprit
    Jusqu'aux portes de la foi

    Sur les chemins de l'existence
    Je tracerai ma route
    Je supprimerai les distances
    J'effacerai tous mes doutes


    La force

    Je reprendrai des forces
    Empli d'une pure énergie
    Qui sera bientôt l'amorce
    D'une nouvelle vie

    Je retrouverai l'élan
    Qui me mènera vers la lumière
    Où les souffrances d'antan
    Ne seront plus que poussière


    La paix/La joie

    Je retrouverai le silence
    Au son de l'éternité
    Ma foi en l'existence
    Aura su, jusqu'à toi, me guider

    La joie sera mienne
    Je serai de nouveau libre
    Loin de toutes ces peines
    Qui m'empêchaient de vivre...

    La vie et la mort
    Sont à jamais liées
    La paix est le meilleur sort
    Qui puisse nous être réservée.

    Richard MAGGIORE
    Eté/Automne 2008

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  • Stella

    Stella

    Et Stella s'endort
    Sur ses rêves perdus
    Songeant encore
    A son passé tordu

    Où les ombres défilent
    En ordre serré ;
    Elle marche sur le fil
    De sa vie noyée

    Au fond de ses peurs
    Qui toujours la dérangent
    Pour soigner sa douleur
    Elle invoque les anges,

    Et je la regarde
    La désire si fort
    Que mon coeur s'attarde
    Sur ses yeux couleur d'or,

    Et Stella s'endort
    Pour que tout s'apaise
    Espérant encore
    Que ses maux se taisent
    Et Stella s'endort
    Tournée vers le ciel
    Où se joue le sort
    De tous les mortels,

    Elle vit dans le doute
    A jamais enchaînée
    A ce qu'elle redoute
    Etre abandonnée

    Dans un monde obscur
    Où sa réalité
    La place au pied du mur
    Face à la vérité

    De sa nature enfouie
    Dans les profondeurs
    De son esprit
    Fait de rires et de pleurs,

    Elle souffre en silence
    Cache ses blessures
    Sous quelques fragrances
    Du rimmel sur sa figure,

    Et Stella s'endort
    Rêvant d'abord
    A des temps meilleurs
    Où le mal se meurt
    Et Stella s'endort
    Au coeur de la nuit
    Où s'agitent encore
    Les démons de sa vie.

    Richard MAGGIORE
    Extrait de mon recueil "Mémoires d'ombres et de lumières",
    Copyright 2001.

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